Un temps magnifique, une journée de rêve pour certain. La vie continue son courq, les gens vont au travail, vont voir leurs amis, leurs familles… tout parait normal et fort heureusement. Je jouai tranquillement avec mon meilleur ami chez moi dans un quartier modeste de Brisbane, on faisait comme les agents secrets à la télé que l’on voyait le matin en dessin animé, c’était moi le gentil et lui le méchant. On prenait nos mains pour faire en sorte que se soit des armes et on n’arrêtait pas de se tirer dessus dans la maison, en faisant bien sûr le bruit qui allait avec.

« Pan pan !! » Fis-je en imitant une arme à feu.
« Haa je suis touché !! »
« Rend toi tu es fait comme un rat. » Je me mis près de mon meilleur ami en le visant avec ma fausse arme.
« Jamais ! » Et il se jeta sur moi, je reculai en riant tout comme lui et toucha la table du salon. Le vase bascula et tomba sur le sol, je m’arrêtai pour regarder les dégâts avant de regarder mon meilleur ami dans les yeux.
« Je crois bien qu’on a fait une bêtise. »
« Tu peux le dire… je crois que je vais te laisser. »
« Lâcheur ! » Lançai-je, je devais avouer que je ne le trouvais pas sympa de me laisser alors qu’il était tout aussi fautif que moi.
« Qu’est ce qui se passe ici ? » Demanda une voix féminine qui était dans la cuisine et qui arrivait dans notre direction, autrement dit la voix de ma mère. Je posais mon regard sombre sur elle un peu honteux. Mon pote dit au revoir à ma génitrice puis partis de la maison, pff quel lâcheur. Je n’osais pas regarder ma mère dans les yeux, je savais que j’avais fait une bêtise et j’avais un peu peur qu’elle me gronde pour cela. En voyant que je ne répondais pas, ma mère remarqua le vase par terre, l’eau était étalée sur le sol ainsi que les fleurs qui se trouvaient dedans. « Je vois… » Elle se mit à genou pour se trouver à ma hauteur, je n’avais que 7 ans donc j'étais plus petit qu’elle pour le moment. « Tu sais que tu viens de faire une bêtise là ? » Je fis oui de la tête ne répondant pas, à sa voix elle n’avait pas l’air d’être en colère ce qui m’encouragea à la regarder dans ses yeux sombres, comme les miens.
« Je suis désolé, on jouait… on a pas fait exprès. » Je faisais la moue et elle se mit à sourire. Ma mère n’avait jamais été trop méchante avec moi quand je faisais une bêtise, elle était stricte et savait se faire obéir.
« Je te propose un marché Heath, tu prends les fleurs et tu les remets dans un nouveau vase. Ensuite tu prendras la serpillère et tu nettoieras l’eau qui traîne sur le sol, je m’occupe des débris de vase. Je ne veux pas que tu te coupes, après ça j’oublie tout mais tu dois me promettre de faire attention la prochaine fois. » Je lui fis oui de la tête et un sourire apparut sur mon visage, tandis que je prenais les fleurs pour les mettre dans un vase, elle ramassait les débris de celui qui était cassé. Une fois que tout fut nettoyé et remis comme il fallait ma mère retourna dans la cuisine et je la suivais.
« Maman, tu veux de l’aide ? »
« Ca va aller ne t’en fais pas, j’ai presque fini. Monsieur Harrisson va passer à la maison pour déjeuner. »
« Ca fait longtemps qu’il n’est pas venu. » Je l’aimais bien monsieur Harrisson, il était toujours gentil avec moi quand il venait. Depuis que je suis né je le connaissais, il venait certaine fois à la maison. C’est un vieil ami de ma mère et ils travaillent ensemble tous les deux, d’après ce qu’elle m’a raconté sur lui il était marié et avait déjà une fille. Je me demandais bien pourquoi sa famille venait pas à la maison aussi, j’aurais bien aimé jouer avec la fille de monsieur Harrisson. Ma mère me regarda en souriant puis retourna à sa cuisson, elle avait l’air concentré dessus alors je n’allais pas la déranger plus longtemps.

On pense souvent que famille résume à papa, maman et enfants. Le seul souci avec la mienne c’est qu’il n’y avait que ma mère et moi.


Finir les cours tôt était quelque chose que j’appréciai vraiment mais le plus nul dans tout ça c’est que c’était le cour de sport, le prof n’était pas là et étant donné que j’aimais bien bouger j’avais trouvé ça dommage. Je ferais surement quelques pompes avant de dormir cette nuit, c’était bon pour la forme de toute manière. J’avais 18 ans, autant dire que j’étais plutôt bien foutu et que les gens me respectaient beaucoup, j’avais beaucoup d’amis et presque ou aucun ennemi à ma connaissance. Les filles étaient toujours en train de baver quand elle me voyait, bon autant dire que là j’exagère un peu mais elles me trouvaient à leur goût ce qui n’était pas le cas pour moi pour certaines. Je rentrai donc chez moi plus tôt que d’habitude, ma mère devait être au travail à cette heure ci mais quand je mis la clé dans la serrure, cette dernière n’était pas verrouillée. Sur le coup cela m’étonna puisqu’elle fermait la porte à double tour, peut être était-elle rentré ou alors il y avait des cambrioleurs. A cette dernière pensée je rentrai doucement dans la maison et entendis quelqu’un parlait suivit d’une deuxième voix, ca venait de la cuisine apparemment. Je m’y dirigeai doucement puis entrouvrit la porte pour pouvoir regarder sans me faire voir. Ma mère était là avec Monsieur Harrisson, mais qu’est ce qu’ils faisaient là tous les deux ? Et en particulier ce dernier ? Il lui tenait la main, chose qu’il ne faisait jamais en ma présence.

« Quand est-ce que tu vas divorcer pour venir vivre avec Heath et moi ? »
« Je ne veux pas divorcer pour le moment Rachel. »
« A chaque fois que je te pose la question tu me réponds la même chose, il va falloir que tu fasses un choix. J’ai élevé notre fils presque toute seule, il aurait bien voulu avoir son père auprès de lui pendant toute son enfance. »
« Je sais mais je suis quand même toujours là pour lui. »

A cette révélation, je fis une tête choquée. Attend, elle venait de dire quoi là ? Notre fils ? Monsieur Harrisson était mon père ? Mais… ma mère m’avait dit que mon père n’était plus de ce monde, disparu de la surface de la terre. Depuis tout ce temps elle m’avait répété la même chose, me rendant triste par la même occasion, depuis le début j’avais un père et je ne le savais même pas. Le faite que je sois né le 24 mai à l'hôpital de Brisbane c'était un mensonge aussi? Ma vie n'était que basé sur ça depuis ma naissance et je commençais vraiment à douter de l'amour que ma mère pouvait avoir à mon égard ainsi que tout ce qu'elle avait pu me dire. Je serrai les poings, c’est là que mon téléphone se mit à sonner, j’aurai dû l’éteindre mais après tout qu’est-ce que je m’en fichais, ma mère s’était levé et ouvrit la porte en grand me regardant l’air surprise que je sois déjà là. J’aurais pu éprouver de la honte d’avoir été découvert mais il n’en était strictement rien, j’étais en colère et ça se voyait.

« Heath, de... depuis combien de temps es-tu là ? »
« Suffisamment longtemps pour savoir que toi et lui m’avez menti durant toutes ces années. »
« Je suis désolé, on pensait que ça serait mieux que tu ne saches rien. »
« Parce qu’il est marié c’est ça ? »Je posai mon regard sur Monsieur Harrisson « Alors la bravo, vous m’impressionnez. J’ai toujours pensé que vous étiez quelqu’un de bien mais je me rends compte que vous n’êtes qu’un pauvre con, aller voir dans le lit des autres femmes c’est surement le seul truc que vous savez faire ! Penser en dessous de la ceinture ! »
« Heath !! » Ma mère était choquée de mes propos, jamais elle ne m’avait vu comme ça.

Monsieur Harrisson me regarda dans les yeux, il avait le visage complètement neutre comme si ce que je venais de lui dire ne l’avait pas touché. Il ouvrit la bouche.

« Je n’ai pas à me justifier Heath, j’aime ta mère... »
« Vous l’aimez ? Drôle de façon de le montrer, si vraiment vous l’aimiez vous aurez fini avec elle depuis le début, quand vous avez commencé à fricoter ensemble ! »
« Heath s’il te plait arrête, laisse nous t’expliquer au moins… » Je posai mon regard sur ma mère, elle avait l’air complètement désolé et moi j’étais toujours dans une colère noire.
« STOP !! J’ai compris, tu t’es juste fait entretenir, tu couches avec lui et il te donne des sous… pas besoin de me faire un dessin. »

Sur ces mots je leur tournais le dos, leur lançant un dernier regard noir. Je fermais la porte de la cuisine violemment et alla dans ma chambre mettant au passage, par terre des fleurs, surement monsieur Harrisson qui les avait offerts à ma mère, mais j’en avais rien à foutre je venais de les piétiner. Je rentrai dans ma chambre claquant la porte derrière moi et donnant un coup de poing au mur. J’étais assez impulsif quand j’étais en colère, je n’arrivais pas à croire que ma mère m’avait menti, à moi, son propre fils, sur le coup je lui en voulais beaucoup.


Assis sur le lit dans ma chambre je tentai de trouver plus d’info sur Monsieur Harrisson sur le net, ca ne me plaisait toujours pas le faite que lui et ma mère m’avait menti, je leur en voulais toujours mais d’un autre côté j’avais vraiment envie d’en connaitre plus sur cette nouvelle famille. Il fallait que je parle à ma demi-sœur, que je fasse quelque chose, je ne pouvais pas rester comme ça indéfiniment sans rien faire. J’avais tellement envie de me venger contre toutes ces années de mensonges, jamais je ne leur pardonnerais cela aussi facilement. Je me levais et alla voir ma mère qui était en bas, je lui en voulais toujours et notre relation n’était plus aussi simple qu’avant mais avec le temps j’avais réussi à lui reparler. Elle était en train de repasser le linge.

« Maman, je peux en apprendre plus sur mon père ? »
« Pourquoi veux-tu savoir ? La dernière fois tu avais l’air d’en avoir rien à faire pourtant. »
« J’ai bien réfléchi et je voudrais vraiment le connaitre davantage, connaitre votre histoire aussi, s’il te plait. » Je lui fis des yeux de chat potté.
« Bon d’accord. Comme tu le sais, il est… marié et sa fille s’appelle Jude. Notre histoire a débuté tout à fait normalement, j’étais sa secrétaire et un jour on a eu une aventure, on est tombé amoureux l’un de l’autre et tu es arrivé. Il a tout fait pour te rendre la vie agréable, il n’était pas beaucoup présent je te l’accorde mais il est quand même venu te voir de temps en temps même si tu ne connaissais pas sa vraie identité. »

Je me mordais la lèvre inférieure, je ne savais plus très bien si je devais être content d’avoir appris que j’avais un père ou de ne l’avoir jamais su. Parce que j’étais sûr que d’un côté ils ne me l’auraient jamais dit.

« Merci maman, je te promets que je vais faire des efforts avec lui. »

Des efforts pour mieux me venger ensuite oui, ces mensonges ne resteraient pas impunis. Je trouvais cela injuste que ma demie soeur ait eu de l'argent, qu'elle avait eut une vie plus belle que moi, même si je n'avais pas du tout à me plaindre, mais au moins elle avait eu un père pour veiller sur elle, un père qui l'avait réconforté, qui lui avait raconté des histoires. J'étais jaloux, je l'enviais mais je voulais tant la connaitre, elle n'y étai pour rien si sa vie avait été plus belle que la mienne, j’avais toujours rêvé d'avoir une grande soeur et maintenant que je savais qu’elle existait je comptais bien aller lui parler. Peut être qu’elle m’aidera à me venger de touc ces mensonges, de toute cette injustice, seul le temps pourra le dire...