« Sometimes... »

Parfois, les journées commencent comme tant d'autres, suivant ce fils invisible de votre existence. Parfois, vous vous levez avec une idée bien précise en tête, sachant pertinemment que la suite sera exactement comme avant, comme toujours. Mais, parfois vous vous trompez et les choses changent, votre vie change. Malheureusement, vous ne savez pas exactement quand ses changements auront lieux, mais vous en avez des signes... Enfin, j'ose le croire. Journée comme d'autre, je rentre de la fac, cours merdique, journée merdique. Normalement, je devais sortir ce soir, mais on m'a posé littéralement un lapin, sympa... Vous ne trouvez pas ? Les hommes de nos jours, n'ont plus aucun respect de rien, j'en fais les frais. Qu'importe finalement, ce soir je me ferais tranquillement une soirée TV, m'engraissant de cochonnerie, pleurant seule devant ses films à l'eau de rose, qui d'ordinaire m'insupporte. Et dans le meilleur des cas, j'irais dans ma salle de bain qui me sert de chambre noir et je ferais mes photos tranquillement. Le programme de la soirée me plaisait énormément et ce n'est qu'une fois à la maison que mon cœur se pinça fortement. M*rde ! Mon appartement était littéralement dans un bordel pas possible, je devais faire du ménage, et pas un peu. Je vivais dans un foutoir... Bonne mère ! C'est ainsi que j'entamais un peu de rangement dans mon appartement, me rendant compte que j'étais vraiment bordélique et qu'il était tant que je me prenne vraiment en main. N'importe quoi ! J'étais pas sotte à ce point là, et puis bien trop jeune pour être une fille responsable. Rahh...

Après une bonne demi heure de rangement , je tombais sur un morceau de papier. Étrange, je n'en avais aucun souvenir à vrai dire et le plus étonnant c'est qu'il ne possédait qu'une numéro de téléphone (enfin je supposais) et une initiale, B. Tripotant un temps soit peu mon papier, je réfléchissais aux dernières personnes qui étaient venu dans mon appartement, rien de bien concluant sachant que ses derniers jours, je faisais vraiment preuve de débauche, allez savoir pourquoi. Mon premier geste fut de le poster dans la poubelle, après tout ce mot pouvait daté de plusieurs mois, car mon foutoir et moi nous étions vraiment à la ramasse. Mais la curiosité étant un de mes plus gros défauts (enfin d'après moi), je pris mon portable en main et je commençais à composer le numéro dans l'espoir d'y avoir une réponse quand mon éternel timidité me refroidit sur le coup. Non, entendre une voix, avoir une gène et tout, ne pas savoir si j'ai couché avec où non. Non, je ne voulais pas tenter une chose pareille. Je me contentais d'envoyer un texto, après tout je ne risquais rien, hormis un message salace ou des réponses à mes questions. Laissant jouer mes doigts sur les touches du clavier, j'écrivais aisément. « Kikoo... Voilà, au risque de te faire rire, je t'envoie ce petit sms, pour savoir qui tu es. Je sais, c'est la honte, mais que veux-tu. On ne me changera pas. Jude ! » Il était réellement pourri mon sms, et très long. Mais j'étais contente d'avoir un portable dernier cri, dont les texto était illimité. Je reposais mon téléphone sur ma table basse et je décidais d'augmenter le son de ma musique afin de continuer ma torture du jour, le ménage...

« Sometimes... »

Hey Jude, don't make it bad, take a sad song... Les Beatles, comment ne pas les aimer, comment ne pas passer une après midi entière sans les écouter, comment ne pas apprécier un moment aussi simple que celui-là. J'étais aux anges à vrai dire et peu de choses pouvaient m'empêcher de déprimer. Hormis ce téléphone qui ne voulait toujours pas sonner. J'avais beau faire ma fière, la curiosité prenait le dessus et je n'arrivais pas à faire comme si de rien était, comme si ce numéro n'avait aucun intérêt pour moi. Ne pas savoir de qui il provenait me rongeait délicatement. J'aurai aimé trouvé de suite le propriétaire, mais là je devais attendre, attendre une réponse, dans l'espoir qu'on ne m'envoie pas chier, sans finesse. Je faisais rapidement l'inventaire de mes dernières soirées, me demandant qui aurait pu laisser son numéro. Je rayais méticuleusement, le dernier prétendant, celui de samedi dernier, un idiot bien trop macho pour laisser son numéro de téléphone et puis ce n'était pas si bien que ça malgré le corps d'apollon qu'il avait. A croire que plus tu es beau, plus les désirs sont difficilement satisfait. A ce demander si mes petites escapades nocturnes n'en étaient pas la cause, je veux dire... Je couchais certes, mais j'avais cette détestable impression de ne rien ressentir, de ne pas être une femme comme les autres. Pff, j'étais pathétique et je devais surement moins boire durant ses soirées, ceci expliquant cela.

J'étais toujours dans mon rangement, fière que le sol de mon appartement se manifeste et non recouvert de vêtements quand mon portable sonna (enfin). Telle une lionne bondissant sur sa proie, j'enjambais ma table basse et sautais sur mon lit afin de lire ce fameux message.« Salut, ne t’inquiète pas, je n’ai pas ris bien au contraire. C’est Baylee … Si tu te rappelles bien entendu de moi. » Je restais de marbre sur mon lit, mon portable dans mes mains. « P**tain de m**rde ! » Mon cœur tressaillit à une vitesse affolante et il me fallu un moment pour cesser les tremblements de mes mains. Quelle conne ! Me répétais-je en boucle, me prouvant une fois de plus que j'étais la pire des imbéciles, dans le genre boulet, je devais atteindre le summum. Baylee ! Comment j'avais pu l'oublier, impossible et me sentant honteuse, j'avais en mémoire quelque flash de notre soirée, inoubliable en soit... Je frissonnais pratiquement de plaisir en revoyant ses gestes sur mon corps dévêtue et mes joues s'empourprèrent sur le champ, honteuse de pareille folie. Je savais à quoi m'en tenir ce n'était qu'une expérience parmi tant d'autre, mais quelle expérience. Je tournais sans cesse mes phrases dans l'espoir de trouver une bonne réponse... Mais rien... J'avais bien trop honte. Tant pis, elle n'aurait pas de message. Déposant mon portable, je me dirigeais vers ma cuisine ouverte sur le salon, pour m'allumer une clope quand... Je me rendis compte que j'agissais comme une grosse conne. Prenant mon courage à deux mains, je me dirigeais vers mon téléphone pianotant mon message. « Baylee ! Bien sur... Comment t'oublier (aa) ! Désolée de ce mess, trois semaines après, mon appartement est un véritable foutoir... J'en profite pour te demander comment tu vas ? » J'hésitais un instant, décidait de tout effacer, mais le courage me prit et je lui envoyais le message, sans cacher mon appréhension. M*rde, Baylee reste et resterait ma seule expérience du genre quand même...

« Sometimes... »

Un endroit, une chambre, deux personnes, une soirée… Ce soir-là, j’étais une toute autre femme, je me trouvais dans le même corps, imbibée d’alcool, un peu trop, mais j’étais cette femme qui cherchait un peu de réconfort en cette soirée chaude de Brisbane. Cette femme, c’était laissée abordée par une séduisante blondinette au regard profond, envoutant, différent de toutes ses femmes qu’elle avait rencontrée auparavant. Rapidement, cette femme que j’étais, que je suis… Que j’aime être, se sentit étonnement bien près de cette femme et en un claquement de doigts, nous nous retrouvions dans ce qui me sert d’appartement. Mon appartement deux pièces, petit, mais très douillet, en tout cas, il me suffit largement. La plaquant avec douceur contre la porte d’entrée, je détaillais avec délectation les traits de son visage, apaisant, doux et envoutant. Elle était belle, une première pour moi. De trouver une femme belle, attirante… Séduisante. Je ne savais pas du tout comment procéder, je n’étais pas habituée à faire ce genre de choses dans les bras d’un homme, normalement je suis sauvage, volage, j’aime dominer mon partenaire. Là, je me laissais complètement faire et c’est tout en douceur qu’elle effleura une partie de mon intimité que je ne pensais même pas capable de ressentir ce genre de choses. Je ne me sentais pas capable de vibrer pour une femme et encore apprécier ce geste là. Je préférais les hommes, j’aimais me sentir réconforter dans les bras fort d’un homme, j’aimais agripper la peau de mes partenaires, j’aime sentir cette protection dans leurs bras, mais je dois dire, qu’avec elle, cette expérience fut enrichissante. Comment, aurais-je pu l’oublier ? Impossible, ce nom, ce visage, les courbes de son corps étaient gravés en moi, et surement pour un très long moment à vrai dire.

Alors que j’allumais désormais ma cigarette, je repensais à cette nuit où très éméchées nous avions passés un moment de pure folie ! Et tout ça, dans une délicatesse incroyable. Me remémorer ses moments n’étaient surement pas un très bon moyen de me calmer et de ne pas appréhender son futur message. Car, elle allait me répondre, tout du moins je l’espérais fortement. Je me demandais bien ce qu’elle était en train de faire et je regrettais son départ aussi brutal. Mais dans un sens, j’agissais toujours de la sorte avec mes conquêtes, ne pas s’encombrer de mots inutiles, sauf que là, j’aurai aimé savoir plein de choses. Savoir si pour une hétéro, je me débrouillais bien dans le domaine. Bah quoi ? Je ne connaissais pas du tout ce milieu là et la curiosité m’était primordiale. Puis, pour une raison encore inconnue, elle me semblait être une jeune femme pleine de mystère, de secret et je voulais les percer, comprendre ce bout de femme, connaître sa vie. Étrange… Mon portable ce mit à sonner et prenant mon muge remplit de café, je m’installais dans mon canapé, j’avais finis mon ménage pour la journée. Je le lisais… « Et toi … Comment t’oublier … je vais bien, moi je refais la peinture de mes murs… Chose exténuante … Tu vis … Où ? » Un Sourire se dessina sur mes lèvres lisant son message. Je l’imaginais alors avec de la peinture sur son visage. Je répondais de suite, effaçant à plusieurs reprises mon message. Je ne savais comment tourner mes phrases. Ce n’était pas innée en moi, cette discussion avec cette fille, Baylee. Alors que je passais nerveusement ma main dans mes cheveux, je lui répondais enfin… « Fais une pause, tout bon travail mérite une pause ! Je… Vis à Brighton je ne sais pas si tu connais le quartier, c’est vraiment sympa. Et toi ? » Dis-je en me mordillant les lèvres, quand soudain la musique changea, laissant cette chanson, me rappelant un moment. « Oh tu devineras jamais ce que j’écoute… Enjoy The silence, la reprise d’Anberlin. Ne te dis rien ? LOL ». Je souriais bêtement, me trouvant soudainement pathétique. Si ça se trouve, elle ne se rappelait plus…

« Sometimes... »

Attendant patiemment que Baylee me réponde, je pris le premier livre qui me venait sous la main sans trop me forcer. J'avais la flemme de me lever après cette journée épuisante. Elle l'était, comme souvent d'ailleurs. Je faisais réellement preuve de mauvaise fois, parfois. Mais, je me fatiguais pour un rien, il faut dire que je venais de prendre un rythme de vie loin de ce que je pourrais appelé tranquille. Entre mes cours, mon job, par ci par là, mes visites chez Lukà, mes sorties le soir jusqu'à pas d'heure, j'avais une vie bien rempli, mais de cette manière, je n'avais pas le temps de réfléchir bêtement. Car oui, réfléchir devenait une réelle torture, laissant entrer dans ma tête des images ragoutantes, désagréables. Je ne voulais pas penser à tout cela, je ne voulais pas me torturer plus que d'ordinaire. J'avais une vie merde, je pouvais faire tant de choses. Non ? Secouant la tête, je rayais de mon esprit les mauvaises pensées, il ne fallait pas, pas aujourd'hui, jamais. J'ouvris mon livre, tombant sur une photo qui me servait de marque page. Mon coeur se serra dans ma poitrine, désagréablement. J'adorais cette photo et je comprenais pourquoi elle me servait de marque page. Elle n'était pas toute jeune, j'aurai aimé qu'elle ne date que d'hier, mais la roue tourne. J'étais dans les bras de Lukà, ne voulant pas que ce dernier me prenne en photo, il tenait l'appareil photo dans sa main, l'autre entourant ma taille, il me riait dans les oreilles. Je le traitais de tous les noms, mais bon dieu que c'était bon ! Ce sourire que nous avons, surtout celui de Lukà...

Il avait disparu, en même temps que sa chaise était apparue dans sa vie. Fermant les yeux, je ne voulais pas pleurer, je ne voulais pas penser à cela. Je m'étais promis de ne plus pleurer depuis que sa vie n'était plus en danger. Je devais me montrer forte, il le fallait bien, non ? Mon téléphone vibra enfin, et le prenant dans mes mains, un sourire s'afficha à la lecture du message. « Brighton ! Bien sûr comment puis-je être sotte ! J’habite non loin de là, à Chelmer exactement … Et la musique et tout bonnement … Orgasmique. Est-ce le mot à ton avis ? ;) » Contre ma volonté, des rougeurs apparurent sur mes joues en lisant son message. Orgasmique, j'avais donc réussi ça, je me sentais comme une jeune fille à qui on venait de la dépucelé. M**rde, je ne l'étais plus, depuis longtemps maintenant. Mais j'aimais lire ce message, me demandant s'il était possible de revivre cette expérience. Non bien sur que non, ce n'était qu'une fois dans ma vie, mais j'étais heureuse que ce soit avec elle. Je ne la connaissais pas, mais qu'importe j'avais confiance en elle. Aussitôt, je lui répondais... Effaçant, à plusieurs reprises, les mots... Trop cochon pour ce genre de conversation. « Chelmer ? Je connais très bien le coin, mon meilleur habite là bas. » M**rde... N'était pas possible que je fasse la connaissance d'une personne sans parler de mon meilleur ami. J'effaçais de nouveaux mon message pour écrire... « Chelser ? Je connais des gens qui vivent là-bas. Orgasmique ? La bien séance m'interdit de dire ce que ton joli minois à provoqué en moi. Orgasmique... Il n'y avait pas que la chanson... » Je comptais effacer,trouvant mes paroles bien trop... Osée... Mais mauvaise manipulation, message envoyé, peur au ventre...

« Sometimes... »

Mon portable entre les mains, je regardais légèrement dans le vide, quelque part à des milliers à l’heure de mon appartement à vrai dire. Je repensais à cette rencontre, ce sentiment naissant en moi. Etrange et attrayant à la fois, j’avais ce qu’on appelle des certitudes qui ne flancheraient à aucun moment, jamais. Mais avec cette rencontre, certaine chose que je pensais impossible c’était produite, comme être attiré par une femme. Pour rire, souvent, j’en avais ris de cette « lubie », dire haut et fort que je pourrais me faire une fille, mais entre la théorie et la pratique, il y avait un fossé. Fossé que j’avais traversé sans la moindre difficulté il y a quinze jours. Pourtant, je savais également que mon bonheur ne résiderait pas dans ses bras. Je me sentais divinement bien, certes, mais ce bonheur que je recherche, que j’attends, que j’envie, n’est pas là bas, avec cette fille. C’était également une certitude. Je me disais être une fille à la requête d’une seule chose, je l’admets, mais quoi ? Le problème résidait en ce tout petit point, je ne connaissais pas mon propre bonheur. Et quand je m’y rapprochais, une petite voix me faisait signe, doucement que ce n’était pas ça, ce n’est pas ça le bonheur. Dommage, cette fille là s’y rapprochait dangereusement et de manière très envoutante. Soudain, je m’imaginais alors près d’elle, nous projetant dans un futur somme tout très fictif. Un couple, de lesbiennes, libre de mes idées… J’imaginais la tête de ma mère en apprenant la nouvelle, une joie personnelle que de lui foutre cette claque en pleine gueule. Mais également mes amis… Mon meilleur ami… Si ce dernier s’intéressait un peu plus de ma vie d’ailleurs. Non, cette simple projection me donnait des hauts le cœur et je décidais de me lever de mon canapé laissant glisser mon téléphone par la même occasion.

Me dirigeant vers ma cuisine, je posais ma tasse dans l’évier, la tête ailleurs. Bon sang ! Il n’allait pas pourrir ma journée celui là, je devais arriver à garder la vitalité, ma bonne humeur et mettre les rancœurs et tout autre sentiment loin de ça. Bref, je décidais de finir mon ménage une bonne fois pour toute en lavant ma vaisselle quand mon portable, que j’avais sur le coup zappé, venait de sonner. J’avais un message… M’essuyant rapidement les mains j’accourais vers mon canapé, me prenant bien le pied de ma table basse… « P**tain de m**rde. » Clopinant, tout en grimaçant je prenais mon portable dans la main, lisant son petit message. « Non, il n'y avait pas que la chanson, il y avait toi aussi... Tu étais... Parfaite J. » Mes joues s’empourprèrent sur le champ, ainsi qu’un sourire qui se dessinait sur mon visage. Nous avions exactement la même vision des choses et putain que c’était plaisant de le savoir. J’avais soudainement envie de la rejoindre et de recommencer. Non, ce n’était pas raisonnable, pourtant je ne l’étais pas vraiment dernièrement je dois avouer. Caressant les touches de mon portable, je soudais mon esprit afin de trouver les bons mots, ceux qui ne faisaient en rien star du X, mais assez émoustillant quand même. J’aimais cela, ce petit jeu qui s’installait tranquillement entre nous, l’air de rien. « Merci x) Je ne suis pas habituée à ce genre… D’expérience. Je te retourne le compliment, je… N’oublierais jamais. » J’allais l’envoyer, mais avec l’envie de jouer un peu plus, je faisais preuve de folie, un peu plus… Je rajoutais alors… « Pour toi, je serais surement prête à recommencer… » Tremblante, j’envoyais le message avant de pousser un juron. J’étais folle… FOLLE ! Mais bon dieu, je me sentais vivante…

« Sometimes... »

Je n’arrêtais pas de faire des vas et vient dans mon appartement, entre la cuisine, le salon, laissant par la même occasion mon esprit vagabonder ailleurs. J’étais un peu honteuse, d’envoyer de tel message envers une personne que je ne connaissais que d’une nuit. Pourtant, j’aimais cela, je sentais en moi une drôle de sensation dont je n’arrivais pas encore a y mettre un nom. Comme une force invisible… Etrange… Je venais de finir ma vaisselle, tranquillement… Je ne me pressais pas, mais je ne pouvais pas m’empêcher de jeter un coup d’œil en direction de mon téléphone sans arrêt, dans l’espoir que ce dernier se mette à vibrer pour mon plus grand bonheur. Mais rien… Tant pis, je m’installais de nouveau sur mon fauteuil, allumant une cigarette, soufflant avec volupté ma fumée dans la pièce. J’avais pris une sale manie à fumer comme cela tout le temps, et le pire dans tout cela c’est que je ne me sentais incapable d’arrêter la cigarette pour autant. C’était réellement une drogue, ma drogue. La clope au bec, je m’amusais à faire des ronds avec ma cigarette, quand soudain mon téléphone se mit enfin à vibrer, elle me répondait. Je prenais mon portable, lisant le message. « Ne me tente pas trop… Il me reste quelques bribes dans ma tête pour aller chez toi… Je serais prête à venir chez toi te montrer à quel point tu ne regretterais pas… » Je bloquais littéralement sur place, perdant le fil conducteur de mon esprit. Était-ce une avance ou juste le délire de cette fille qu’était Baylee. La tentation était palpable, que devais-je répondre. Qu’avais-je envie de lui répondre d’ailleurs. Rentrer dans son jeu, lui dire que j’avais terriblement envie d’elle. Étais-ce le cas ? Fermant les yeux, posant la tête contre mon canapé, la clope à la main, je vidais mon esprit pour savoir exactement ce dont je désirais. Je la voyais, dans mon esprit comme il y a quinze jours, ce regard pétillant, cette douceur et cette sensualité née. Mais étais-je pour autant ce genre de fille ? Une fille a joué de la sorte avec une autre femme. Je ne m’attachais pas avec les hommes, pourquoi ne pas faire autant avec les femmes. C’était différent avec elle, comme si je pouvais, pour elle changer mes gouts sexuels. Mais, je savais exactement, que je ne me lasserais jamais d’un corps d’homme… Jamais.

Je prenais mon portable, la clope au bec, dans l’idée d’arrêter ce jeu qui ne mènerait à rien hormis un bon jeu sous la couette. Je ne voulais pas m’amuser à ce point, je devais changer un peu, grandir… Même si l’idée qu’elle me retrouve dans mon appartement eu l’effet de m’émoustiller énormément. Mon portable vibra entre mes doigts, elle m’écrivait encore. « Comment veux tu que je fasse ma sieste maintenant ? J’imagine tes mains sur mon corps ta peau douce glissé sous mes mains… Jude … t’es inoubliables… » J’échappais un léger cri, sentant mes joues s’empourprer de plus belle. J’hallucinais, j’étais en proie à ma perte, c’est bien cela ? Je relisais encore le message, c’était la première fois, dans toute mon existence, qu’une personne m’annonçait cela. Je n’avais jamais entendu de je t’aime, ce n’en était pas. Je n’avais entendu de mots me définissant de la sorte, que je pouvais être inoubliable. Je ne m’imaginais pas ainsi, mais le plus agréable dans tout cela, fut que le sentiment était partagé. Je l’imaginais alors, comme durant cette fameuse soirée, devant moi, divinement belle. A croquer avec ces boucles d’or, je sentis une chaleur m’envahir et je sus exactement ce que je devais faire. C’était d’ailleurs simple comme bonjour, cette fille, m’attirait… Je pianotais sur mon téléphone mon message, sur de moi, pour une fois. Je cherchais les bons mots, ceux qui allaient surement améliorer cette journée banale finalement. Comment en instant, faire de cette discussion quelque chose de très charnelle et sensuelle. « Qu’est-ce qui t’empêche de venir ? Je t’y attends… Moi et mes mains sur ton corps, moi et mes baisers dans ton cou. C’est de la folie ? Surement, mais nous avons qu’une seule vie… Que choisis-tu B. ? » J’appuyais sur le bouton envoie avant de tirer une taffe de ma cigarette. Voilà, je venais de le faire, de me lancer, et bon dieu que je me sentais vivante.